Prévention solaire : un enjeu majeur de santé publique

Les UV constituent une partie du spectre solaire et se classent en trois catégories :

• UVC (100-290 nm) : Arrêtés par la couche d’ozone.
• UVB (290-320 nm) : Plus intenses, ils causent les coups de soleil et participent à la carcinogenèse cutanée. 90% des UVB sont arrêtés par la couche d’ozone.
• UVA (320-400 nm) : Traversent le verre et la couche superficielle de peau, provoquant un vieillissement prématuré de la peau (héliodermie) et jouant un rôle dans les cancers de la peau.

En une journée au soleil, la dose d’UVA reçue est 100 fois supérieure à celle des UVB, amplifiant les effets délétères sur la peau et les yeux.

Les rayonnements UV provoquent des dommages biologiques par deux mécanismes : l’absorption directe et superficielle des UVB (dommages à l’ADN) et le stress oxydatif au niveau des couches profondes de la peau lié aux UVA.

Ces effets se manifestent à plusieurs niveaux :

Effets immédiats 

• Coup de soleil (érythème actinique).
• Synthèse de vitamine D (bénéfique en exposition limitée).
• Pigmentation immédiate due à l’oxydation de la mélanine (UVA).

Effets retardés 

• Pigmentation retardée liée à une nouvelle production de mélanine (bronzage).
• Épaississement de l’épiderme en réponse aux UVB.

Effets à long terme :

• Héliodermie : Vieillissement cutané lié aux UVA, se manifestant par des rides profondes, une peau épaissie, des troubles pigmentaires (lentigos actiniques) et vasculaires (télangiectasies).
• Kératose actinique : Lésion précancéreuse souvent liée à une exposition cumulative aux UV, pouvant évoluer en carcinome spinocellulaire.
• Cancers cutanés : Basocellulaire, spinocellulaire et mélanome. Les expositions intermittentes (loisirs, coups de soleil répétés) augmentent particulièrement le risque de mélanome.

Tout le monde est susceptible de développer un cancer de la peau, notamment un mélanome, et on peut être touché à tout âge. Cependant, nous ne sommes pas tous égaux face aux risques. 

Surveillez particulièrement votre peau si :

• Vous avez la peau claire, les cheveux blonds ou roux et vous bronzez difficilement.
• Vous avez de nombreuses taches de rousseur.
• Vous avez de nombreux grains de beauté (≥ 40).
• Vous avez des grains de beauté larges (+ de 5 mm) et irréguliers.
• Vous avez ou des membres de votre famille ont déjà eu un mélanome.
• Vous avez reçu des coups de soleil sévères pendant l’enfance ou l’adolescence.
• Votre mode de vie (profession ou loisirs) donne lieu à des expositions solaires intenses.
• Vous pratiquez la photothérapie médicale.
• Vous êtes immunodéprimé (patients greffés d’organe, maladie auto-immune…).
• Les enfants sont particulièrement sensibles : 50 à 60 % du capital solaire est reçu avant l’âge de 20 ans.

Tout d’abord, il faut connaître son phototype : Le phototype, qui décrit la sensibilité de la peau au soleil, aide à personnaliser les recommandations solaires.

Voici une méthode simple pour déterminer le vôtre :

Représentation des Phototypes Fitzpatrick

1. Phototype I : Peau très claire, cheveux roux ou blonds, taches de rousseur. Vulnérable aux coups de soleil.
2. Phototype II : Peau claire, cheveux blonds ou châtains clairs, bronzage léger.
3. Phototype III : Peau intermédiaire, cheveux châtains, bronze modérément.
4. Phototype IV : Peau mate, cheveux foncés, bronze facilement.
5. Phototype V : Peau brune, cheveux noirs, rarement sujet aux coups de soleil.
6. Phototype VI : Peau noire, cheveux très foncés, naturellement protégée.

Une consultation médicale peut vous aider à affiner l’analyse et vous proposer des conseils adaptés à votre peau.

Protection naturelle

Nous disposons d’une protection naturelle, variable en fonction des individus, et reste insuffisante :

• Pigmentation mélanique : Bien que protectrice, elle varie selon le phototype.
• Mécanismes de réparation cellulaire : Leur efficacité diminue avec les expositions prolongées.

Pièges à éviter 

• Les produits autobronzants ou les accélérateurs de bronzage (Monoï, graisse à traire…) n’assurent en aucun cas une protection contre les UVA et UVB.
• Le bronzage n’est pas une protection efficace contre les rayons UV, surtout contre les UVA et ne dispense pas de mettre de la crème solaire.

Protection externe

• Éviter les expositions entre 11h et 16h l’été.
• Privilégier les endroits ombragés pour les activités extérieures.
• Se méfier de la réflexion sur le sol.
• Se méfier de la fausse protection offerte par un ciel couvert ou le vent.
• Privilégier la protection vestimentaire (chapeaux > casquettes, vêtements couvrants).
• Ne pas oublier la protection des yeux (lunettes de soleil).
• Appliquer une crème solaire sur les zones non couvertes par les vêtements, uniquement comme complément, à appliquer 30 minutes avant l’exposition en quantité suffisante, à renouveler toutes les 2 heures et après chaque bain.
• Penser à appliquer une protection solaire également lors des expositions sportives ou professionnelles.

SPF : Quels indices choisir ?

• Sujets sains : FPS 30 à 50 en fonction du phototype et de l’exposition.
• Sujets à risque : FPS 50+

Protection spécifique pour les enfants

• Éviter toute exposition directe avant l’âge de 2 ans.
• Privilégier les vêtements anti-UV et les crèmes adaptées aux peaux sensibles.
• Protection oculaire (lunettes de soleil).

Travailleurs en extérieur : un rôle clé de la photoprotection

Les travailleurs en extérieur (construction, agriculture) et les amateurs d’activités de plein air doivent être particulièrement sensibilisés :

• Porter des équipements adaptés.
• Réaliser des pauses à l’ombre.
• Appliquer une crème solaire régulièrement sur les zones exposées.

Pour tous, une vigilance accrue est nécessaire concernant les cabines UV, qui augmentent significativement les risques de cancers cutanés.

Une application correcte est essentielle pour garantir une protection efficace. Voici un guide complet :

Choisir le bon écran solaire 

• Minéral à large spectre (UVA et UVB) avec un SPF adapté (à partir de 30 pour des expositions modérées, 50+ pour les expositions prolongées).
• Formule adaptée à votre type de peau (sensible, grasse, sèche) ou à celle des enfants.
• Résistance à l’eau pour les activités aquatiques ou en cas de transpiration.

Précautions d’emploi 

• Appliquer sur une peau propre et sèche pour une meilleure adhérence.
• Ne pas mélanger avec d’autres produits (ex. : crèmes hydratantes).

Quantité recommandée 

Environ 2 mg/cm² de peau, soit l’équivalent de 36 g pour un adulte moyen.

• Visage et cou : 2 doigts 1/2.
• Bras : 3 doigts par bras.
• Mains (les deux côtés) : 1 doigt par main
• Tronc : 7 doigts.
• Jambes : 6 doigts par jambe.
• Pieds : 2 doigts par pied.

Application correcte 

• Appliquer généreusement et uniformément.
• Attention aux zones souvent oubliées : oreilles, paupières, dessus des pieds, arrière des genoux, et lèvres (baume SPF).

Renouveler fréquemment 

Toutes les 2 heures, ou après chaque baignade/séance de sport.

 Précautions supplémentaires :

• Utiliser l’écran solaire toute l’année, y compris par temps couvert.
• Toujours appliquer une protection, même pour des expositions courtes (ex. : déjeuner en terrasse).